Situé à l’est de Tbilissi, la « 35th Football School » cherche à réunir les meilleurs jeunes footballeurs du pays. Présente dans la capitale depuis 1945, cette école rivalise avec les centres de formation des grands clubs du pays malgré des moyens limités.
Ambiance post-soviétique autour du stade. Planté dans le quartier depuis près de 80 ans, il accueille des jeunes talents du football géorgien. Un grillage entoure ce rectangle vert, au milieu de bâtiments délabrés et de gradins abîmés. Rien ne laisse présager que la future élite du ballon rond se trouve peut-être là.
Dans l’association sportive « 35th Football School », les conditions sont spartiates, mais l’envie de jouer au football est bien présente. Créée en 1945 par d’anciens joueurs de l’élite de l’époque, l’académie est gérée par 15 entraîneurs qui forment près de 300 jeunes joueurs. « Dans cette école, il y a des joueurs de 5 jusqu’à 23-24 ans”, explique Nika Potskheveria, l’un des entraîneurs principaux.
Le développement des joueurs avant tout
S’il veulent faire grandir la nouvelle pépite du football géorgien, les encadrants ne cherchent pas non plus à précipiter les choses avec ces jeunes. « Ici, nous développons les joueurs qui ont moins de 18 ans. Puis après, l’académie tente de mettre en relation les jeunes joueurs avec des agents, des clubs ou des joueurs qui évoluent déjà dans d’autres championnats à travers l’Europe comme le Real Betis Balompié (Espagne) ou le Shakhtar Donetsk (Ukraine)”, raconte le coach géorgien qui a lui-même évolué au plus haut niveau, notamment au Dynamo Kiev. Malgré une carrière tronquée à cause d’un accident de voiture, Nika détient certaines clés pour permettre à ces gamins de rejoindre le monde pro.

En plus de développer les joueurs à Tbilissi, l’école cherche à envoyer ses joueurs à l’étranger. C’est le cas avec le partenariat, créé par le biais d’Irakli Chomakhashvili, entre une école de football située en Floride (USA), LEG A-Z, et son centre de formation. Le but est de pouvoir recevoir et d’envoyer des joueurs de part et d’autre. C’est le cas de Tarjei, un Jamaïcain de 24 ans venu tout droit des Etats-Unis. Repéré sur le tard en Floride, l’attaquant souhaite s’améliorer et espère pouvoir atteindre l’élite. « Je pense que commencer ici c’est bien pour l’expérience et voir différents types de football. C’est très différent selon les pays. J’aimerais gagner en confiance dans mon jeu et voir ou ça me mène”, explique-t-il. A ce stade, le partenariat ne tourne que dans un sens, mais ça ne fait que trois ans qu’il existe. À l’avenir, des jeunes géorgiens pourront se rendre aux États-Unis et côtoyer le football nord-américain et pourquoi pas la Major League Soccer.
Un espoir pour les jeunes géorgiens
Dans cette académie, la plupart des joueurs sont Géorgiens et rêvent de devenir le nouveau Kvicha Kvaratskhelia. Cet attaquant de 21 ans évoluant au SC Napoli est devenu en l’espace de deux saisons la nouvelle coqueluche de la Serie A et un exemple pour tous les jeunes footballeurs en Géorgie.
C’est le cas de Zazu Iashvili, ce jeune milieu de terrain de 17 ans rêve d’une chose : de tutoyer les sommets du football comme l’ailier du Napoli. « Kvicha est une inspiration pour moi. Et mon objectif est de devenir footballeur professionnel, de jouer dans une très bonne équipe et de jouer la Ligue des champions comme lui. »

Mais pour le moment, cette académie, aussi prestigieuse soit-elle d’après Irakli Chomakhashvili, reste en construction et n’a pas les infrastructures à la hauteur des ambitions de ces jeunes joueurs. Grâce au soutien financier de l’État géorgien et les commissions reçus après certains transferts, l’école de foot parvient à rivaliser avec les plus grandes formations de Géorgie comme le Dinamo Tbilissi, plus grand club du pays avec 19 titres de champion d’Umaglesi Liga.
Mais pas de rivalité avec les grands clubs, au contraire. L’idée est de renforcer les relations entre l’association et les structures professionnelles, afin d’y faire entrer des joueurs. « Le Dinamo Tbilissi essaie de trouver les meilleurs joueurs pour les avoir et les revendre par la suite, c’est un club historique et nous sommes fiers d’avoir une bonne relation avec eux”, tient à rappeler l’entraîneur principal.
Mais malgré des moyens limités, les différents acteurs, que ce soit les joueurs, les dirigeants ou les entraîneurs, ils ont un seul souhait: améliorer le football géorgien et donner une chance à ces jeunes qui souhaitent jouer dans les plus grands clubs européens.