Le Dinamo Tbilissi est le club le plus prestigieux du pays sur le plan sportif. Il domine le championnat depuis sa création et profite de moyens financiers supérieurs à ceux de ses concurrents. Une situation qui prend racine des années en arrière, sous l’ère soviétique.
19 championnats national. Un record. Treize fois vainqueur de la Coupe de Géorgie. Un autre record. Seul club du pays à avoir remporté un trophée continental – la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, lors de la saison 1980-1981. Le palmarès du Dinamo Tbilisi est incontestablement le plus fourni du football géorgien.
Aujourd’hui encore, le club de la capitale continue de dominer. Il a remporté, le 3 décembre dernier, la 34e édition de l’Erovnuli League, le championnat géorgien de première division. Le Dinamo Tbilisi domine aussi ses concurrents sur le plan économique. Selon Transfertmarkt, site de référence dans l’économie du football, la valeur marchande de l’effectif est de 8.7 millions d’euros, soit deux millions de plus que l’équipe qui suit. C’est aussi le club avec le plus de joueurs étrangers: six, à égalité avec le FC Dila Gori.
Cela s’explique notamment par l’appui financier fourni par Roman Pipia, richissime homme d’affaires géorgien et propriétaire du club. Depuis son rachat en janvier 2011, il s’est attelé à moderniser les infrastructures. Le stade a été reconstruit pour entrer dans les normes des compétitions européennes. Aujourd’hui, il jouit d’une capacité de 55.000 places. En 2015, l’enceinte Boris Paichadze accueille la finale de la Supercoupe d’Europe entre le FC Barcelone et le FC Séville.
Mais le club mise surtout sur le recrutement et la formation de jeunes joueurs. Un employé du club confie que la « priorité du club est de former de jeunes joueurs talentueux. Aujourd’hui, le Dinamo Tbilissi possède l’une des meilleures académies d’Europe de l’Est, qui fournit à l’équipe première les meilleurs talents. » Mais la formation n’a pas toujours été la recette du succès du Dinamo Tbilisi.
« L’ombre de ses anciennes gloires »
La domination du club de la capitale trouve ses racines dans l’ère soviétique. A cette époque, un seul championnat de football regroupe toutes les équipes des nations de l’Union des républiques socialistes et soviétiques. Le Dinamo Tbilisi est alors le club qui représente la Géorgie.
Plus encore, il y a un consensus national autour du club explique l’historien Dato Jishkariani : « Sous l’ère soviétique, le Dinamo Tbilisi est soutenu par tous les Géorgiens (…) c’était une sorte d’équipe nationale en Géorgie. » De ce fait, les joueurs bénéficient d’avantages importants, notamment au niveau salarial. Ils sont mis dans les meilleurs dispositions pour briller.
Ceci explique que, dès que la fédération géorgienne de football déclare son indépendance en 1990 et lance sa propre compétition, le Dinamo Tbilisi remporte les dix premiers championnats: « Le football géorgien en était à ses balbutiements mais le club a aussi profité de l’ombre de ses anciennes gloires. » Autrement dit, le club de la capitale a profité de ses avantages et était l’équipe la plus développée. Et c’est encore le cas aujourd’hui, d’après un membre du staff technique du Dinamo Tbilisi : « La domination du club en Géorgie s’explique par les performances du club au siècle dernier, notamment sur le plan européen. »
Aujourd’hui, le club de la capitale n’est plus tout-puissant. Le football géorgien ne cesse de se développer et de nouvelles équipes font surface. Parmi elles, le Dinamo Batumi, qui semble être le concurrent le plus coriace. En 2021, le club de la ville située à l’ouest du pays a remporté le championnat, au nez et à la barbe du Dinamo Tbilisi. L’année dernière, il a terminé deuxième, à trois points du champion. Selon un membre du staff technique du club de la capitale : « Le Dinamo Batumi est une équipe très forte, ce qui est bon pour nous mais aussi pour le football local. Une telle compétition augmente le niveau et affectera certainement les performances en Europe. » Une concurrence positive, qui tire vers le haut le football géorgien.
Images: CC – Marco Fieber