La Georgian Innovation and Technology agency (GITA) s’est imposée comme un soutien incontournable à la tech en Géorgie. Ces dernières années, son champ d’action s’est encore étendu pour espérer donner au secteur une renommée internationale.
Dans les hauteurs de Tbilissi se trouve un des moteurs de la tech géorgienne : la Georgian Innovation and Technology agency (GITA). Le bâtiment n’a rien de futuriste. Il est vitré tout en sobriété. Seul un logo, un petit diamant gris, signale la présence de ce centre d’innovation.
Créé en 2014, cet incubateur a permis au gouvernement d’amorcer un virage « vers une économie de la connaissance et de l’innovation », assure Salome Napetvaridze, gestionnaire de projet chez GITA.
Le mandat est clair : créer un écosystème technologique géorgien et tenter de le faire briller à l’étranger. « On n’investit pas dans des start-ups qui n’ont pas un potentiel global parce que le marché géorgien reste très limité. La durée de vie d’un produit uniquement conçu pour la Géorgie est très courte».

Dépendante du ministère de l’Economie et du Développement durable, la structure s’est peu à peu imposée comme l’acteur central de la tech en Géorgie. Pour ce faire, elle a une stratégie bien rodée. Chaque année, GITA organise deux appels à candidatures. A chaque fois, près de 300 start-ups, encore au stade initial, postulent et seules 20 reçoivent une subvention : 150 000 laris, soit 52.500 euros.
Dans un second temps, celles qui sont prêtes à atteindre une envergure internationale bénéficient de 750 000 laris, soit près de 263.400 euros. Pour participer, il faut répondre à deux critères bien précis : être enregistré en Géorgie et innovant. Au total, GITA compte près de 600 bénéficiaires et investit annuellement 6 millions de laris, soit environ 2 millions d’euros.
Depuis 2022, le montant des subventions a augmenté. GITA a également débloqué une nouvelle aide réservée aux start-ups encore au stade de l’idée. Ces nouveaux moyens veulent accompagner la croissance du secteur de la tech et révéler son potentiel. « Le Covid a accentué la tendance. Avec le télétravail beaucoup dde futurs entrepreneurs se sont concentrées sur des idées sur lesquelles ils ne se seraient sûrement jamais éternisées sans cela », estime Salomé.
GITA dispose déjà de huit techno-parcs dans le pays et en attend un neuvième, actuellement en construction. « L’industrie est encore très concentrée à Tbilisi. Mais on essaye de l’amener dans d’autres régions », précise Salomé. Une démarche pour propulser encore ce secteur alors qu’« en 2014 les gens ne savaient pas définir une ‘start-up’ », ironise-t-elle.
Mais GITA n’entend pas seulement servir de simple soutien financier. L’incubateur propose d’accueillir les jeunes entrepreneurs dans des espaces de co-working et héberge huit startups dans ses locaux.
Il s’engage également dans la formation de jeunes lycéens à l’occasion de « bootcamps », des sessions ponctuelles d’enseignement sur une thématique bien précise. La dernière en date: les femmes dans la tech. Autant de leviers pour booster la tech géorgienne et en faire un acteur qui compte. En particulier, en matière d’e-commerce et de fintechs.
Photos Léocadie Martin